"Learning by doing", ou apprendre en faisant : les universités belges changent de méthode. Alors que l'on reproche souvent aux universités de donner trop de cours magistraux, le projet étudiant sera au cœur des études. MCETV vous explique tout !
Une méthode pas si nouvelle
Dès le 19e siècle, des théoriciens comme John Dewey ont lancé l'idée qu'il fallait devenir acteur de son propre apprentissage. Un moyen de s'investir pleinement dans un projet, de mieux se concentrer ? Et d'éviter ainsi de "se bourrer la tête".
Dans certaines matières, l'apprentissage par cœur a effectivement des avantages. Mais dans d'autres, il est préférable qu'un élève s'exerce concrètement pour comprendre. C'est ainsi que naissent les exemples, les cas concrets, les cas pratiques ... et l'apprentissage par la pratique.
Prenons l'exemple des TPE. En tant qu'option en première générale en France, ils visent à mettre en œuvre un projet sur toute une année en petits groupes. Il s'agit d'un exemple parfait de la méthode. Car il condense tout ce qu'elle peut apporter.
D'abord parce que l'élève aborde une version pluridisciplinaire de son cours. Il ne doit plus séparer l'anglais et les mathématiques, les SVT et la physique, mais combiner les deux matières pour mûrir et nourrir un projet jusqu'à sa présentation.
L'idée d'élaborer un plan du début à la fin, de combiner les connaissances pour obtenir un résultat final, présente de nombreux avantages. Elle permet de s'y investir pleinement. Et c'est ainsi que l'on apprend en pratiquant.
En quoi consiste exactement la méthode de "l'apprentissage par la pratique" ? https://t.co/k8eC6lCRlV pic.twitter.com/1HiGdUOIHp
- La Libre (@lalibrebe) février 1, 2022
Un élève maîtrise mieux ce qu'il fait
Il en va de même pour les expériences en physique ou en SVT. La mémoire fonctionne mieux quand on observe une réaction, quand on vit l'expérience, que quand on doit se la représenter à travers les pages d'un livre. La méthode d'apprentissage par la pratique repose donc sur ce constat ?
Les universités belges vont toutefois un peu plus loin. Elles partent du principe qu'un étudiant vient pour apprendre un futur travail, et non pour apprendre des matières. Il ne s'agit donc plus de laisser les matières se dérouler en parallèle.
Les universités encouragent le mélange des genres et des matières. Cela encourage les jeunes à mettre leurs connaissances en commun. Les réunir élargit leur projet. Mais cela élargit aussi leurs horizons et leur façon de penser.
Pour renforcer l'utilisation de cette méthode, les universités belges misent sur le bachelor. L'équivalent de la licence française demande un réel investissement. Plus il avance dans les années, plus l'étudiant est sollicité pour des projets à long terme.
L'objectif de la méthode : le faire travailler de manière autonome. Il ne s'agit plus d'apprendre par cœur. Il ne s'agit plus non plus d'avoir quelque chose de fini devant soi. Les jeunes Belges doivent laisser mûrir leurs projets. Ils sont ainsi confrontés à un véritable défi.
Ils peuvent ainsi se préparer au monde du travail. Car ils doivent résoudre des problèmes. Partir d'une idée, imaginer comment la mettre en œuvre et partager ses connaissances, tels sont les défis du learning by doing. Une méthode qui peut apporter de nombreux avantages !