Alors que nous étions ravis d'apprendre que SIFU avait avancé sa date de sortie, nous avons eu l'occasion de découvrir le dernier jeu du studio français Sloclap. Bien que le gameplay en avant-première soit limité (environ une petite heure de jeu), nous avons découvert avec plaisir ce titre truffé d'hommages aux productions cinématographiques d'arts martiaux de Hong Kong. Après l'exigeant Absolver, Sloclap propose un surprenant beat'em all solo qui pourrait en séduire plus d'un. Echauffez-vous bien avant de monter sur le ring, et c'est parti pour SIFU.
L'histoire (un peu nanar) de SIFU, centrée sur les films de Bruce Lee et Jackie Chan, vous met dans la peau d'un jeune élève de kung-fu qui veut venger la mort de son maître. Pour y parvenir, vous devez vaincre cinq assassins dans cinq niveaux différents (un par élément de la doctrine taoïste : bois, feu, terre, métal et eau). Pour arriver à vos fins, vous devrez bien sûr vous battre contre des quantités de sbires, en utilisant des coups de poing, des coups de pied, des bouteilles, des couteaux, des battes de baseball - bref, tout ce que vous pouvez trouver pour faire mal, très, très mal. Soyez tout de même prudent, car la mort pourrait survenir de manière inattendue !
Mais au fait, qu'est-ce que la mort ? Ne vous inquiétez pas, vous n'êtes pas face au sujet du baccalauréat 2021, mais à la question que se poseront forcément vos adversaires, car votre personnage a la fâcheuse tendance à revenir à la vie (en vieillissant de quelques années) à l'endroit où il est mort. Ce mystérieux et précieux "pouvoir" vous permet de frapper jusqu'à ce que vous ayez assouvi votre soif de vengeance.
À première vue, SIFU ressemble à un beat'em all classique. L'aventure se joue à la troisième personne avec un personnage qui peut effectuer des attaques légères et lourdes, des esquives et des blocages. De là, vous pouvez utiliser différentes combinaisons de touches et la croix directionnelle pour effectuer des combos (l'environnement interactif peut également être utilisé pour porter des coups à partir de rien), des projections, des étourdissements, des coups de K.O. et bien d'autres choses encore. À cela s'ajoute un système de jauges de structure qui se vident lorsque vous parvenez à repousser les attaques ennemies et qui, lorsqu'elles tombent à zéro, vous laissent sans défense. Enfin, pour ce qui est de la progression, vous trouverez des sanctuaires dans lesquels vous pourrez vous soigner et débloquer de nouvelles compétences. Ces compétences disparaissent après chaque game over, à moins que vous n'investissiez suffisamment de points pour les débloquer de manière permanente. Rien de révolutionnaire, n'est-ce pas ? Et pourtant, SIFU nous réserve quelques surprises.
Même si le système de combat est accessible, il n'en est pas moins exigeant jusqu'au dernier degré. Premièrement, contrairement à un beat'em all classique, tous les ennemis ont le même nombre de combos et la même jauge de structure que votre personnage, ce qui rend la gestion du combat très complexe. Deuxièmement, le dernier ennemi d'un groupe de sbires peut tout aussi bien s'enfuir que le dernier des lâches ou recevoir une poussée d'énergie et se transformer en mini-boss. Enfin, SIFU propose un niveau de difficulté unique qui oblige le joueur à apprendre de ses erreurs et à évoluer pour continuer à progresser.
Mais la vraie grande surprise de ce SIFU est la gestion de la "mort" du personnage. Au lieu de perdre la partie si vous êtes lamentablement à terre, votre personnage reviendra d'entre les morts et échangera quelques années de vie en échange. Au fil des renaissances, vous vieillissez, vos coups infligent plus de dégâts, mais votre santé maximale est réduite. Ce mécanisme, qui fait de SIFU un titre à mi-chemin entre le beat'em all et le die and retry, est un élément central du gameplay du jeu. Pierre Tarno, producteur et développeur du jeu, rappelle : "La possibilité de ressusciter de la mort aidera les nouveaux joueurs en leur permettant d'échouer et de réessayer plusieurs fois s'ils sont en difficulté. Cependant, le prix des erreurs augmentera rapidement, et pour terminer le jeu, il faudra maîtriser son système de combat".
Visuellement, SIFU nous avait déjà impressionnés dans la vidéo par ses graphismes atypiques, comme dessinés à la main. Sans surprise, cette impression est encore renforcée une fois le jeu en main. Malheureusement, l'aperçu étant limité à une partie du premier niveau, il était difficile de creuser davantage sur ce point. Néanmoins, le peu que nous avons pu voir laisse présager qu'il s'agit d'un jeu à l'identité visuelle forte, qui sert un univers sombre et sans compromis. Howie Lee, qui a notamment composé pour la série Falcon and the Winter Soldier de Disney+, a magnifiquement soutenu l'action du jeu avec sa bande-son.
Derrière les animations du jeu se cache également un énorme travail qui frise la perfection. Comme le studio s'appuie sur la capture de mouvements de véritables athlètes d'arts martiaux, les combats sont particulièrement saisissants et réalistes. La musique, les sons, les angles de caméra, les animations et les graphismes sont tous dignes d'une production hongkongaise de l'âge d'or des films d'arts martiaux. Le seul bémol est que les ennemis pourraient être un peu plus variés, mais là encore, il est difficile de dire s'il s'agit d'un problème global ou non, car la prévisualisation est limitée.
En fin de compte, SIFU est beaucoup de choses. C'est une déclaration d'amour au cinéma d'arts martiaux de Hong Kong, un beat'em all avec des éléments de die and retry et une œuvre de maturité pour le studio Sloclap. Mais c'est surtout un jeu très prometteur, qui devrait trouver des adeptes aussi bien chez les amateurs de jeux de baston purs que chez les fans d'œuvres atypiques. Quoi qu'il en soit, nous attendons avec impatience la sortie de SIFU le 8 février 2022 sur PS4, PlayStation 5 et PC pour entrer dans l'arène.