Locke and Key : Pourquoi la série n'a-t-elle pas le succès qu'elle mérite ?

Locke and Key : Pourquoi la série n'a-t-elle pas le succès qu'elle mérite ?

Le 7 février 2020, Netflix a mis en ligne la série Locke and Key, basée sur les bandes dessinées du même nom. Un an plus tard, la plateforme a diffusé la deuxième saison. Malgré des critiques plutôt négatives, la série fantastique a trouvé son public et mérite aujourd'hui que l'on s'y attarde un peu plus.

Netflix a un catalogue tellement vaste qu'il est impossible de tout voir, à moins de passer sa vie sur le canapé et de ne plus jamais en bouger. Alors si vous avez raté Locke and Key, voici un petit rappel de l'histoire.

Après l'assassinat de leur père dans des circonstances aussi mystérieuses que cruelles, Tyler, Kinsey et Bode emménagent avec leur mère Nina à Matheson, dans l'ancienne demeure familiale. Les enfants découvrent rapidement que la maison recèle des secrets et surtout des clés magiques convoitées par des créatures démoniaques.

Cette histoire - qui nous plonge dans un univers proche de Harry Potter ou de Narnia - est tirée de la série de bandes dessinées à succès de Joe Hill, qui n'est autre que le fils de Stephen King. Ses bandes dessinées se caractérisent par une atmosphère très originale, entre magie et horreur. Locke and Key a eu du mal à trouver un film à sa mesure. De nombreux studios ont tenté à plusieurs reprises d'adapter l'œuvre pour le grand ou le petit écran. Chaque tentative s'est soldée par un échec. Quelles en étaient les raisons ? Trop complexe, trop cher, trop volumineux.

Un jour, Netflix s'est intéressé au projet. Pour ne pas prendre de risque, la plateforme a décidé de confier l'adaptation à Joe Hill lui-même et de lui demander de livrer une nouvelle version des personnages et de l'univers qu'il avait créé quelques années auparavant. Malheureusement, cette adaptation n'a pas été du goût de tous les fans de la bande dessinée. Le principal reproche ? La violence graphique (qui avait tout de même fait le succès des comics) a été trop diluée au profit d'intrigues secondaires et d'histoires d'adolescents.

Chez Melty, nous sommes toutefois convaincus d'une chose : Locke and Key mérite mieux ! Et par mieux, nous entendons : plus de spectateurs, plus de public et plus de visibilité. Alors, laissez-nous vous convaincre...

La plus grande force de la série est bien sûr son atmosphère très particulière. Si vous êtes à la recherche d'une série idéale à regarder pendant la saison hivernale et qui allie fantasy, magie, neige, horreur et petit village américain, vous êtes au bon endroit.

Locke and Key parvient habilement à transmettre une bonne dose d'horreur. Une atmosphère à la fois effrayante et légère, qui se construit d'épisode en épisode jusqu'à l'implosion de la deuxième saison : l'araignée géante, le voyage cauchemardesque dans la tête d'Eden ou encore les meurtres orchestrés par Gabe. Oui, les comics sont bien plus sanglants, mais il faut dire que toute cette atmosphère donne à Locke and Key une signature particulière, rarement vue sur Netflix. Locke and Key nous rappelle Harry Potter, Narnia ou même Stranger Things. Un combo de références plus que réussi.

Cette atmosphère est soutenue par une belle photographie, des décors assez époustouflants (on pense notamment aux passages où les Locke utilisent la clé de la tête) et une musique qui remplit son office. Cette dernière est l'œuvre de Torin Borrowdale. Dès le générique, le compositeur présente la magie avec des sons et des instruments de musique cohérents. Chaque personnage a son propre thème qui renforce son caractère : violoncelle pour marquer la beauté froide mais redoutable de Dodge, et une mélodie simple et enjouée pour le benjamin de la famille, Bode.

Qui pense au fantastique et à l'horreur pense aussi aux effets spéciaux. Et force est de constater qu'ils sont plutôt bien réussis dans Locke and Key. Il y avait d'ailleurs urgence à le faire. Car les bandes dessinées avaient - fortement grâce à leur graphisme - remporté plusieurs prix, comme le British Fantasy en 2009 et 2012. Lorsque la série est sortie, les critiques étaient sur la même longueur d'onde et soulignaient que les effets visuels et les décors se distinguaient comme les points forts de la série. USA TODAY a même affirmé que la série était "un début presque aussi fort que Stranger Things, malgré la nécessité de quelques ajustements".

Bien que la magie et le fantastique soient omniprésents dans la série, le spectateur est souvent rattrapé par la réalité. Certains thèmes, notamment la mort, le deuil, l'alcoolisme et la perte de la mémoire, sont traités avec tact et talent. Les personnages sont certes un peu clichés et archétypaux, mais ils sont sauvés par le jeu de certains acteurs. Notre préféré ? Jackson Robert Scott, qui incarne Bode, le plus petit de la fratrie. Quant à Dodge, la démone, elle est interprétée par l'actrice brésilienne Laysla de Oliveira, qui représente l'antagoniste parfaite.

Alors, nous vous avons convaincu ? Nous en sommes sûrs : oui. Et comme la saison 3 ne sortira que l'année prochaine, vous aurez tout le temps de découvrir la série ou de la redécouvrir avec un autre regard. Et pour cela, vous n'avez pas besoin de clé !