Les Choses Humaines : un sujet poignant d'Yvan Attal, notre critique

Les Choses Humaines : un sujet poignant d'Yvan Attal, notre critique

Les Choses Humaines est le nouveau film d'Yvan Attal avec Charlotte Gainsbourg, Pierre Arditi et Mathieu Kassovitz. Un sujet lourd d'après le roman de Karine Tuil, découvrez notre critique.

Nos salles de cinéma ont eu l'occasion de présenter House of Gucci il y a quelques jours. Aujourd'hui, c'est le nouveau long métrage d'Yvan Attal Les Choses Humaines que nous pouvons découvrir au cinéma. Un film au thème fort, adapté du roman de Karine Tuil, qui recevra le Prix Goncourt 2019 pour ce roman. Alexandre rend visite le soir à d'anciens camarades de classe avec Mila, la fille de son nouveau beau-père Adam. Le lendemain, lorsque la police sonne chez Alexandre, il est immédiatement arrêté : Mila l'accuse de viol. En tant que fils du célèbre présentateur de télévision Jean Farel, la nouvelle se répand rapidement sur les réseaux sociaux. Tout au long du film, la question se pose : Alexandre est-il coupable ou innocent ?

Le film est divisé en trois parties. Tout d'abord, nous faisons la connaissance d'Alexandre, un jeune homme brillant qui étudie à Stanford, destiné à une grande carrière et qui revient en France pour quelques jours. Ses parents, Claire et Jean Farel, sont divorcés. Nous faisons la connaissance d'un jeune homme qui ne se laisse pas marcher sur les pieds et qui est arrogant, à l'image de son père, un personnage insaisissable. Il est la fierté de sa mère, qui admire beaucoup son fils. Le film se concentre sur lui jusqu'à cette accusation. Nous nous tournons ensuite vers Mila, une jeune lycéenne timide qui tente de trouver le bon équilibre dans tout ce chaos familial. Nous assistons à sa dénonciation au commissariat, une scène dure qui va en émouvoir plus d'un. Enfin, le procès, filmé en grande partie en un seul plan, est une longue séquence qui nous plonge au cœur de cette situation juridique complexe, les acteurs et actrices étant toujours très précis et représentant très bien ce qui se passe dans nos tribunaux.

Suzanne Jouannet et Ben Attal forment un duo aussi troublant que déroutant. Pour ses débuts au cinéma, Jouannet est convaincante et touchante dans son rôle de Mila. Elle se démarque des autres et nous livre un jeu qui dépasse la fiction. Les acteurs et actrices sont tous parfaitement choisis, Les Choses Humaines fait une figure impeccable avec son casting. Yvan Attal a réussi à nous plonger au cœur de ce processus, où les deux versions sont décrites à l'écran avec le même temps. Nous entendons à la fois l'histoire de Mila et celle d'Alexandre, un équilibre qui peut en amener plus d'un à être tiraillé entre les deux personnages. La scène finale est ambiguë et nous laisse libres de notre interprétation sur ce qui s'est passé lors de cette soirée qui a tout changé. Le film puise sa force dans sa neutralité, si l'on peut penser que l'un des deux protagonistes ment, on est directement replacé au milieu des deux.

Les Choses Humaines est un récit véridique sur la manière dont les gens essaient toujours de se libérer de ce qu'ils font. Pierre Arditi, qui joue Jean Farel, va jusqu'à dire : "Quand une fille suit un garçon dans un bar en pleine nuit, elle sait ce qu'elle fait", s'assurant ainsi que Mila était parfaitement consciente de ce qu'elle faisait. Un parallèle qui peut être établi à travers sa relation avec la jeune stagiaire de l'entreprise Quitterie. Farel est fermement convaincu que les femmes ne sont jamais innocentes dans ce qu'elles font et qu'elles ont toujours une arrière-pensée. Une vision qui est aussi violente qu'insupportable pour le spectateur.

En bref, Les Choses Humaines est un équilibre parfait entre les deux versions de ce qui s'est passé pendant la soirée dans le local. Le film est riche et chaque version est véritablement explorée jusqu'à ce que le spectateur puisse avoir sa propre opinion sur ce procès. Yvan Attal revient sur le devant de la scène avec un sujet aussi lourd que complexe et on peut dire que le pari est réussi. Avec des personnages aussi différents mais complémentaires, le film est un bon résumé de ce que signifie être accusé de viol. Entre contradictions et tourments, Ben Attal et Suzanne Jouannet livrent deux prestations à la hauteur de nos attentes. Le procès est captivant, l'intrigue est brillamment menée par un Yvan Attal une nouvelle fois à la hauteur de son sujet. Dans un autre registre, Suprêmes est désormais à l'affiche, découvrez le film consacré à NTM.